Monde des morts

I-AUX DIEUX MANES…

File:MA Strasbourg maquette tombe (36443622074).jpgFile:Tombe à incinération Musées de Metz 190109 1.jpg
Reconstitution d’une tombe à inhumation
sous tuiles (musée de Strasbourg)
Tombe à incinération (musée de Metz)

I- Le monde des morts :

1- Les croyances funéraires  : malgré quelques allusions à une immortalité ou à un au-delà, les Romains semblent penser que la mort est un néant, un sommeil éternel, un monde effrayant et triste. Selon Cicéron, Pline, Juvénal, leurs contemporains ont des doutes sur l’au-delà et le passage du Styx (« les enfants même ne le croient pas » d’après Juvénal !). De plus, chez les Romains, il n’existe aucun dieu spécialiste  du voyage de l’âme ou du corps des défunts. Les Dieux Mânes ne sont que des protecteurs des âmes défuntes (Pline est même sceptique quand il parle des « divagations entourant les Mânes »). Mais attention, les sources sont biaisées (elles ne viennent que des intellectuels et philosophes) et sur une inscription de Cologne (CIL 13, 8371), on peut lire « le corps demeure sur terre et l’esprit gagne le ciel » .


2- Préparer sa vie dans l’au-delà : pour les plus riches, achat d’une concession pour accueillir la tombe, rédaction d’un testament,  prévoyant les volontés du défunt dont les frais liés aux funérailles. 

 –Le « testament du Lingon » est un parchemin du Xème s. recopiant sans doute deux pages sur cinq, d’un testament d’un certain S. Iulius …, un riche lingon (Haute-Marne et Côte d’Or). Il  décrit l’au-delà luxueux du défunt : une grande chapelle funéraire à exèdre, une statue du défunt, une litière et deux banquettes, un autel devant l’édifice, un verger et un bassin. Seront brûlés lors des funérailles, les équipements de chasse, les litières, les chaises à porteurs (pour la chasse aussi), un canot en jonc, des étoffes ! L’entretien du tombeau étant à la charge du petit-fils du notable (S. Iulius Aquila), de curateurs, de 2 autres hommes libres, de 3 jardiniers. Des repas funéraires seront organisés chaque année. Tous les affranchis du Lingon doivent payer une « cotisation » pour participer à l’entretien. Une amende de 100 000 sesterces est prévue en cas de non respect des clauses du testament.
-Dans son testament, M. Rufius Catulus, à Murs-et-Geligneux (Ain, CIL 13, 2494), déclare avoir fait planter des vignes pour assurer un revenu qui financera les repas funéraires (2 deniers par personne) donnés 6 fois par an, le 14ème jour des mois de 30 jours (à chaque « petrudecamento »).
-De nombreuses épitaphes évoquent l’achat d’un emplacement funéraire (« acheté à … au prix d’un sesterce » à Carpentras), la construction de la tombe (« …a élevé/préparé de son vivant, ce monument, et aussi pour lui-même/eux-mêmes… » à Lyon ; « son épouse et héritière à pris soin d’élever ce monument d’après son testament » à Bordeaux ; « a ordonné par testament d’élever ce monument » à Apt), le coût de cette construction (« d’une valeur de 200 deniers » à Reims, d’une valeur de 338 et de 5 040 deniers pour deux stèles de soldats à Chalons-en-Champagne), son don par décision privée (6 cas au minimum dont 3 à Lyon) ou publique (« un emplacement a été offert par décret des décurions » à Nîmes AE 1982, 680 ; autres cas à Lyon CIL 13, 1821, à Feurs CIL 13, 1645, à Autun CIL 13, 2669, à Poitiers CIL 13, 1129 et à Narbonne CIL 12, 4418 et 6038), des clauses juridiques (« ce monument ne passe pas aux héritiers » dans près de 80 cas dont 29 à Narbonne, 9 à Langres, 6 à Vaison, 5 à Dijon, 4 à Lyon, 3 à Arles… ; le « libre accès a été réservé » pour aller au tombeau, à Lyon CIL 13, 1734 et 1828, à Vaison CIL 12, 1499)…

Pour les plus modestes, il existe des associations appelés collèges funéraires (J.J. Hatt  a recensé 40 inscriptions les concernant et N. Laubry, 33 associations dont 24 en Narbonnaise). Ils assuraient, en échange d’une cotisation (dans 4 cas) ou par don (dans 19 cas dont Alba avec un collège de tonneliers), une tombe, parfois dans un espace commun aux membres du collège (dans 6 cas dont Narbonne pour les archivistes qui disposent d’une aire funéraire de 8 336 m2 environ). Dans 5 cas, le collège participe aux frais (dont Arles et Tresques). Ces associations concernent des artisans (11 cas), des acteurs, artistes ou gladiateurs (6 cas, à Arles, des musiciens à Nîmes, Vienne), des confréries religieuses (10 cas), des vétérans (à Chalons)… 


3-Les funérailles  durent 9 jours, sont un culte domestique et communautaire et doivent, d’une part,  aider le défunt à atteindre l’au-delà, et d’autre part, aider la famille (« souillée » par le décès) à se purifier.

Voici les premières étapes :

-Une fois le décès constaté, on ferme les yeux du mort, on l’appelle trois fois à voix haute, on le présente quelques temps, sur un lit funèbre, dans une pièce de la demeure puis le corps est lavé, parfumé, revêtu d’un vêtement ou linceul.

-Une pièce de monnaie (= traditionnellement considérée comme une obole à Charon, le « batelier » du Styx vers les Enfers) est souvent déposée dans une main, aux pieds, dans la bouche, sur un œil. Mais cette coutume n’est pas respectée partout (rare en Berry et Limousin, plus fréquente en Bourgogne). Pour J-M Doyen, il faut différencier la monnaie « de passage » (souvent brûlée) pour le mort et les monnaies « de représentation » déposées dans les sépultures par les participants aux funérailles (cela évoque de façon prémonitoire les gestes actuels de jeter des fleurs ou de la terre). Il remarque aussi que le nombre de monnaies dépend du sexe de l’inhumé ! (pas plus de 2 pour une femme et jusqu’à 9 pour un homme à Nempont-Saint-Firmin  mais souvent 3 pour un enfant dans d’autres sites…)

-Ensuite un cortège funèbre  (mort transporté sur une civière ou un char) prend la direction du cimetière, pendant que l’on purifie la maison.-Enfin, une fois dans le cimetière,  il y a deux actions à accomplir : le sacrifice d’une truie à la déesse Cérès et un premier banquet funéraire organisé sur le bûcher, en cas de crémation (pour le mort !) et sur une table proche, pour la famille. On y consomme surtout des fèves et lentilles, des bouillies de céréales, de la viande de porc.


4 -Crémation ou inhumation. 

L’incinération (ou plutôt crémation, puisque le corps est brûlé à environ 600°) : la dépouille est brûlée avec des objets familiers (classés et disposés à côté ou sous le corps), sur un bûcher funéraire (= un ustrinum ; aérien, à même le sol ou au-dessus d’une fosse), dans une aire de crémation. Des ossements calcinés (triés ou tous récoltés), extraits des cendres, sont  placés dans une urne (en terre cuite ou verre surtout mais aussi en granit, marbre, albâtre, onyx, plomb, bronze, argent…) mise dans un coffre (en pierre, tuiles, bois ou en plomb) fermé par un couvercle. La sépulture est sur le lieu même de la crémation (= bustum) ou sur un lieu distinct. Dans ce dernier cas, un bûcher peut servir plusieurs fois… A signaler que les spécialistes (cf F. Blaizot) distinguent trois sortes de dépôts funéraires : de résidus (charbon du bûcher, ossements, artefacts), en ossuaire (amas d’ossements dans un récipient), mixtes (résidus et ossuaire).

L’inhumation : le corps est placé sur le dos (le plus souvent et cela deviendra la norme dans l’Antiquité tardive) ou très rarement sur le ventre (un inhumé du Mas des Abeilles à Nîmes, par exemple), les bras le long du corps, en pleine terre ou dans un cercueil de bois  (comme pour les tombes exceptionnelles des Martres-de-Veyre) ou de plomb (par exemple celui de la momie du garçon des Martres d’Artières ou celui de l’enfant de Bourges), ou encore dans un sarcophage en pierre, dans un coffre sous des tuiles (« en imbrex », comme à Tavaux dans le Jura pour 65 inhumations de nourrissons), dans une amphore sciée (par exemple un adulte de la nécropole du cirque d’Arles), dans un tronc d’arbre recreusé (une jeune fille à La Boisse, dans l’Ain) …
Après ces rites, les restes deviennent propriétés des dieux Mânes.

Evolution des rites en Gaule :
-A l’époque gauloise : les habitants pratiquent autant l’inhumation que la crémation. -Au Ier et IIème s. : la crémation domine largement (95 à 90 % pour les deux premiers siècles) sauf pour les nourrissons. Mais à Lyon, l’inhumation se développe.-Au IIIème s. : recul de la crémation (dès 200/225 en Languedoc, vers 275/300 en Rhône-Alpes) , peu à peu remplacée par l’inhumation (24 % vers 180-250 et 73 % vers 250-300 pour la Gaule du nord) mais les deux rites coexistent. Ce changement pourrait être lié à de nouvelles mentalités culturelles (Hadrien fut peut-être le premier empereur inhumé et non incinéré en 138, à Rome mais plus tard, Septime-Sévère en 211 et Constance Chlore en 306 sont incinérés) ou religieuses (apportées par les cultes orientaux puis le christianisme). L’inhumation va se développer du sud vers le nord de la Gaule, en milieu urbain puis en milieu rural, des milieux aisés vers les milieux plus populaires, semble-t-il. -Au IVème s. : la crémation disparaît totalement (sauf un peu de « résistance » dans le nord de la Gaule).
 Quelques cimetières situation dates nombre de tombes Incinérations Inhumations
 Argenton (Champs de l’Image)  agglomération secondaire Ier-IIIème 163 112 51
 Autun (Pont-l’Evêque)  chef-lieu Ier -IIIème 450 assurées 58 392
 Baralle (dans le Pas-de-Calais)  rural v40 à v120 103 103 0
 Bavay (Fache des Près Aulnoys) chef-lieu v20 à v220169 158 + 0
  Briord (Les Plantées)  agglomération secondaire v-25 à v275  664 au total9616
Buno-Bonnevaux (Chantambre)  rural v80 à v450 495 221 274
 Cabasse (La Calade)   agglomération secondaire Ier – IIIème 34322
 Clermont-Ferrand (Le Patural) rural v-25 à v200 45 3510
 Evreux (Clos au Duc) chef-lieu Ier 17314825
 Fréjus (St Lambert)chef-lieuIer-IIIème 373 30667
Lazenay (dans le Cher) rural  Ier-IVème602 150 452 
 Lyon (La Favorite) chef-lieu v25 à v250 440 ?278143
 Metz (André-Malraux) chef-lieuv40 à v350 28926029
 Montpellier (Malbosc) rural v325 à v420 22 0 22
Nanterre (Joliot-Curie) rural  III-IVème 75   0 75
 Nuits-St-Georges (Les Bolards) agglomération secondaire Ier-IIème 111 92 19
 Poitiers (Les Dunes) chef-lieu Ier-IVème 277 structures70  60
 Pontarion (Les Sagnes)  rural v150 à v300 296 296 0
St Marcel (en Bretagne)  ruralIVème-Vème  44/45 0 44/45
St Paul-Trois-Châteaux (Le Valladas)   chef-lieu v20 à v250  256 ?   220 36 
Tavaux (Terres saint-Gervais)  rural Ier-IIIème 213 101 112

Deux observations surtout sont à relever : la très longue durée de ces cimetières et la coexistence des deux rites dans un même cimetière.

 

File:Périgueux Vesunna Museum - Mascellio.jpg
 Tombe à incinération (n° 368 de la nécropole Ste Barbe à Marseille) avec une cruche comme offrande Scène dite de « banquet funéraire » (musée de Périgueux)

5- L’accompagnement funéraire se compose « d’offrandes » brûlées sur le bûcher ou déposées dans la tombe. Ces « dons » et « faveurs » (le mot offrande est à éviter puisque l’on ne peut pas offrir à un mort ce qui lui appartenait !) semblent moins nombreux dans les inhumations que dans les crémations.
a-Objets familiers, parfois brisés ou mutilés :  vases (à solides pour le premier banquet puis à liquides), assiettes, coupelles, objets miniatures,  flacons en verre (= balsamaires, fioles à parfums), lampes à huile (surtout en Narbonnaise), figurines et statuettes, clés (surtout en Limousin), clous parfois (rôle peut-être magique)… La fillette des Martres-de-Veyre (Auvergne) était enterrée avec 12 vases, 2 assiettes, 2 balsamaires, 3 boites cylindriques, une quenouille et un fuseau ; la fillette de Naintré (Poitou) était accompagnée d’un coffret, de 23 coquillages, de pions de jeu, d’un petit portrait d’un prince (voir le focus plus bas)… 

b-Aliments : morceaux de viande, céréales,  fruits et gâteaux (comme dans des corbeilles des tombes des Martres-de-Veyre)… 

c-Objets précieux parfois (cf le Testament du Lingon)

 Le curieux cénotaphe (tombe sans corps) d’Antran (Poitou) datait des années -30/-10 et contenait un mélange insolite de restes de nombreux animaux (cerf, jeunes porcs, hures de sangliers…), d’armes (2 boucliers, 2 pointes de lance, d’un possible auxiliaire de l’armée romaine), d’objets gréco-romains (patère, oenochoé, lanterne de bronze, service de table, 7 amphores à vin d’Espagne…). Encore plus étonnante, la tombe à char du 2ème siècle découverte à La Bussière-Etaple (Limousin) avec des armes (épée, fers de lance, lances à crochets) et garnitures métalliques de chars. Une mode aristocratique gauloise dans une tombe d’époque antonine !

6- Le culte des morts  est lié au fait que la famille, souillée temporairement par la mort d’un de ses membres, doit se purifier par certains rites :

-Huit jours après la cérémonie funèbre, de nouveau dans le cimetière, il y a la fin du deuil (un sacrifice aux Mânes du mort), la purification de la famille (un autre sacrifice,  aux Lares ou aux Pénates de la maisonnée) et le début du culte (un banquet).

Des libations, du liquide versé au défunt par l’intermédiaire d’un conduit, destiné au monde souterrain plus qu’au mort. Une inscription de Die (CIL 12, 1657) évoque la présence d’arpent de vignes devant servir pour ces libations (plus de 15 setiers de vin).-La « parentatio » est une fête anniversaire (de la naissance ou du décès du défunt) avec sacrifice, dons et banquet… Elle correspond sans doute à celle d’une inscription de Cimiez : tous les 9 avril, jour des funérailles de P. Etereius Quadratus, on sacrifie une oie, on offre un gâteau, on mange dans un temple et on répand des roses dans le tombeau (CIL 5, 7906).

Les « parentalia », tous les ans, en février (du 13 au 22), avec un sacrifice, de nouveaux dons et un nouveau banquet… Une inscription de Briord (CIL 13, 2465)  mentionne cette fête qui semble encore exister, beaucoup plus tard,  en 567, dans une Gaule devenue chrétienne.

-Peut-être les « rosalia », fêtes des morts, le jour des roses et des violettes, en mai ou juin.

-Pour les morts sans sépulture, devant un cénotaphe par exemple, il est prévu la fête des Lemuria (du 9 au 13 mai).


Le culte peut-être plus conséquent et régulier : pour « le Lingon », des cérémonies doivent se dérouler 5 fois par an, les premiers avril, mai, juin, août et octobre, sur l’autel dans lequel sont déposées ses cendres. A Murs-et-Geligneux, c’est 6 fois par an. La tombe se trouve parfois dans un espace funéraire réservé (15×15 pieds à Narbonne, 10×10 pieds à Vaison), délimité (par des bornes) et elle fait l’objet d’une protection (respectée ou non).

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Représentation schématique et librement interprétée d’une nécropole (AMM)

7- Les espaces funéraires, appelés  nécropoles (= terme  général correspondant à des espaces réservés aux morts) ou  cimetières. Dans les deux cas, il s’agit toujours d’un  espace périphérique à la sortie des agglomérations, le long des routes et chemins (sauf pour  les enfants très jeunes ; voir la fiche sur les enfants en Gaule romaine). Ce sont des espaces ouverts (comportant néanmoins des enclos privés ou familiaux), discontinus mais nombreux, plus petits à la campagne que dans les zones péri-urbaines, parfois très proches de jardins, d’ateliers, de petites maisons ou de villae. Ces zones funéraires donnent une impression contradictoire de désordre (monuments ostentatoires, petits enclos, simples stèles s’y côtoient) et d’ordre (alignement non loin des voies). Un aspect « champêtre » est à ajouter avec la présence de jardins funéraires (6 inscriptions en Gaule), parfois dotés de vignes (cités sur les inscriptions de Briord et Murs-et-Geligneux dans l’Ain). A Nîmes, un domaine funéraire a des arbres, vignes et roses (CIL 12, 3637). Un autre domaine de Nîmes (route de Beaucaire) était orné de statues au thème bachique (nymphes, silène, berger et chèvres).  A Saintes, un jardin est clairement associé à la tombe (CIL 13, 1072). A Malemort-du-Comtat, il est question d’un « enclos de verdure » (CIL 12, 1209).

Combien, les villes des Gaules, avaient-elles de cimetières ? 2 à Alba et Périgueux, 3 à Lillebonne, Nîmes, Fréjus, 4 à Lyon, Toulouse, Narbonne, 6 puis 4 à Arles (dont les fameux Alyscamps), 5 à Besançon, Orange, 6 à Amiens, Poitiers, Vienne, Bordeaux, 7 à Aix-en-Provence…

Focus : Les 7 tombes exceptionnelles des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme) : 
découvertes  en 1851, 1893 et 1922, dans une nécropole dite du Lot ; plus de 80 fragments textiles conservés au musée Bargoin de Clermont-Ferrand 
(cf  Carte Archéologique de la Gaule, 63.2, p 182-186 ; article sur les cercueils de sapin dans Eclats Arvernes, 2014, p 254-255 ; article richement illustré de la revue Antiquité Magazine, 6, hiver 2016, p 59-63 ; article en ligne de la revue Artefact, 6, 2018 ; article en ligne de la revue Archéopages 49, 2023, p 28-39)

*voici les principales :
 -jeune femme : environ 25-35 ans, couchée sur le ventre, cheveux de couleur châtain en tresse, 4 draps de laine, sandales de cuir à semelle de liège  (1851)
 -homme : couché en pleine terre,  longue barbe, chaussures « gallicae » en cuir ; (1893)
 -femme  blonde : dans un cercueil en pin, environ 20 ans, robe ample en laine (dite tunique ; 1,25×1,70m ; en fait 3 rectangles de tissu cousus), à ceinture (ou bande entourant la poitrine), bas en laine brune, chaussons de laine, chaussures plates en cuir de chèvre (petite pointure de 23 cm de long = 34 actuel), postiche de chignon tressé  ; corbeille d’osier avec des fruits (1893)
 -femme : 20-40 ans, était couchée sur une litière en tissu laineux, couverte par une couverture en laine, cheveux de couleur châtain et nattés, châle à franges en laine, chaussures de bois avec semelle en peau de mouton ; en 2015, redécouverte de sa « tunique » (en 18 fragments) (1893)
 -fille : environ 6 ans, linceul de lin, couverture de laine, chevelure blonde ; peigne double, 12 petits vases, 2 assiettes, 2 fioles de verre, 3 boites cylindriques, 2 corbeilles (fruits secs), 3 fuseaux  (1893)
 -femme : étoffes, bandes molletières, restes de cheveux, chaussures ;  cercueil en sapin conservé de 2,07m + petit coffre avec restes d’un enfant (tissu) (1922)


Focus : Les deux somptueuses tombes féminines de Naintré (Vienne), vers 250/300 (cercueils de plomb dans deux caveaux)
-Caveau nord : une fille d’environ 12 ans : coiffe pour la tête, tapisserie de soie et d’or enveloppant le corps, tunique également en tapisserie de fils d’or, damassé en soie ; sac de poivre en grains et une datte déposés aux pieds ; fuseau à filer la laine, bassin de toilette en bronze, 2 tablettes à écrire, 5 vases en verre, 
6 anneaux en bronze, coffret contenant 4 fioles à parfum, un miroir, un peigne en ivoire, une petite tête en bronze,  23 coquillages marins, hache polie du Néolithique (!)… Lors des funérailles, des fleurs furent jetées sur le cercueil
-Caveau sud : une femme adulte d’environ 30 ans : reposait sur des lainages (avec soie et fils d’or) ; visage, mains et pieds recouverts de pourpre ; 2 paires de sandales ; amphore à vin, cruche en bronze
Les deux corps furent aussi recouverts d’argile fine, de résines (sur les visages), saupoudrés de chaux et d’encens (du Yémen !)
A signaler, les indices de construction des caveaux : traces de sandales cloutées, empreintes de cordages, défauts cachés sous les maçonneries…


FOCUS : Les « sépultures déviantes » : les archéologues appellent ainsi les sépultures comportant des anomalies mais il existe aussi les pratiques non funéraires concernant des cadavres abandonnés (soldats sur un champ de bataille, victimes d’un crime), rejetés (certains esclaves, certains enfants en bas-âge) ou pire, privés de sépulture (cadavres outragés, certains condamnés, des victimes de catastrophes naturelles -on pense à Pompéi-). A Chartres, environ 120 individus ont été déposés dans une grande fosse, peut-être liée à une crise de mortalité (épidémie ?). 
A Evreux, dans la nécropole du Clos au Duc, certains inhumés  ont été mis sur le ventre ou sur le côté et associés à des rejets de déchets de boucherie. Il s’agit peut-être d’une zone d’évacuation de cadavres d’humains morts dans les rues et de cadavres de chevaux.

II- Les monuments des morts :

Les habitudes funéraires changent finalement peu par rapport à la période gauloise sauf avec l’apparition des monuments funéraires en pierre, des  inscriptions, de décors, de tombes ostentatoires. Les premières stèles et architectures funéraires « à la romaine », venues d’Italie,  apparaissent dans le Midi vers -70/-30 puis se répandent assez rapidement par la vallée du Rhône, Lyon jusqu’aux régions rhénanes (ateliers de Cologne et Mayence, pilier d’Igel…). Les modèles italiens ou de Narbonnaise ne sont pas copiés mais réinterprétés. D’Auguste à la fin du Ier s., les édifices à édicule sur podium et les stèles simples « peu bavardes » dominent. Sous les Flaviens et les Antonins (fin Ier et IIème s.), les monuments funéraires sont plus variés (autels funéraires, stèles à personnage, piliers et piles, urnes cinéraires, cippes, obélisques…).





File:France Lozère Lanuéjols Mausolée romain 02.jpg
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 Le tombeau-temple de Lanuéjols en Lozère La pile funéraire  de Cinq-Mars, en Indre-et-Loire

1-Les « sépultures privilégiées » : 

 Les mausolées à édicule sur podium et tombes à tholos = parfois un soubassement + podium quadrangulaire + édicule de 1 à 3 niveaux (carrés ou circulaires) + couverture (pyramide, cône, bâtière…) ;
à Aix-en-Provence (vers 162, faisait 24m de haut, haut podium carré, 2 étages circulaires, détruit vers 1778-1786), Beaucaire (vers -20/-15, édicule à « temple » prostyle sur un podium, statues funéraires), Faverolles (vers -20, faisait 26m de haut, socle, étage octogonal, tholos périptère, décor gréco-romain),  Glanum (vers -30/-20, 17m de haut, à 3 niveaux, possible cénotaphe d’un officier de la famille des Iulii, statues funéraires), Lattes (mausolée-tour de la Cougourlude atteignait peut-être 20 mètres de haut), Le Fugeret (très précoce, vers -70), Lyon (édicule de Turpio à Trion, vers -20 ; tombeau disparu dit des « deux-amants » ; tombeau des Acceptii), Orange (mausolée C des Fourches-Vieilles, vers -10, faisait environ 20m de haut),  Rognes (celui des Domitii, début du Ier s., édicule à décor toscan, statues funéraires), St Lizier (restitué d’après des remplois, édicule à niche cintrée), Villelongue d’Aude …
 Les mausolées circulaires ; environ 18 connus à  Autun (la Gironette ?, 27 m de diamètre ; le « temple de pluton » ?, 28 m de diamètre), Fréjus (la Tourrache), Lussas en Ardèche, Mackwiller, Naix-aux-Forges (sous Tibère, 29 m de diamètre), Narbonne (un mausolée découvert en 1996), Orange  (mausolée D des Fourches-Vieilles, 16 m de diamètres, vers 10/20), Saillans (25 m de diamètre), Saint-Paul-Trois-Châteaux (Valladas), Strasbourg (celui de Hohberg, 60 m de diamètre)…
 Les mausolées en forme de pyramide à Autun (Couhard, 23 m de haut), La Penne/s/Huveaume (8 m de haut), Salon-de-Provence
 Les tombeaux-temples à Poligny, Carcassonne (vers -30), Lanuéjols (cruciforme, 7 m de haut, cella à 3 niches), Aix-les-Bains (selon Ph. Leveau ; dit temple de Diane et associé à un arc funéraire des Pompeii ; mais cette interprétation est contestée), St-Merd-les-Oussines (2 aux Cars, près d’une villa) en Limousin, Lyon (celui des Acceptii), Callas (transformé en chapelle !), Eguilles (celui de la Bastide-Forte, disparu en 1760), Saint-Rémy (peut-être le mausolée de la villa d’Ussol), Saint-Herblain en Loire-Atlantique…
 Les piles d’Aquitaine et les monuments apparentés (sud-ouest surtout) ; environ 50 = base et podium + étage quadrangulaire avec niche + couverture ; souvent liés à des domaines ruraux
1 en Seine-Maritime (Rouen, faisait 30 m de haut), 2 en Indre-et-Loire (dont Cinq-Mars-la-Pile, 30m de haut, en briques et sans niche, vers 150/250), 1 en Loir-et-Cher, 1 dans les Deux-Sèvres (Prahecq), 5/6 en Charentes (2 conservées : 24m à St Romain-de-Benet, 16m à Authon-Ebéon ; n’ont pas de niche), 1 en Haute-Vienne, 1 dans le Lot (Duravel), 3 en Lot-et-Garonne (à Aiguillon, Estillac et St Pierre-de-Buzet), 14 dans le Gers (9 conservées à Biran, Jegun, Lamazère, Mirande, Ordan-Larroque, Roquebrune, St Arailles, St Lary), 1 en Pyrénées-Atlantiques (disparue), 2 dans les Hautes-Pyrénées (disparues), 12 en Haute-Garonne (4 conservées à Labarthe-Rivière, Montréjeau, Roques et Valcabrère), 2 en Ariège (à Moulis et St Girons), 3 dans l’Aude (à Laure-Minervois, Roubia, Villelongue d’ Aude), 1 dans le Gard (St Laurent-des-Arbres), 1 dans le Vaucluse, 2 dans le Var (détruites).
 Les tombes à chambre hypogée (souterraine) à Antran (cénotaphe-caveau, sous Auguste, de rite celtique mais avec un mobilier romain), Fléré-la-Rivière (caveau à riche mobilier, sous Auguste),  Louin (hypogée, vers 380/400 ), Marquion (7 tombes familiales, vers 80/120, liées à une villa ; une de ces tombes est celle d’un patricien),  Naintré (à caveau souterrain, vers 250/350  avec une femme accompagnée d’étoffes très riches et une fillette de 10-12 ans accompagnée d’une « boite à trésors » -cf focus plus haut-), Neuvy-Pailloux (caveau à riche mobilier, vers 30/50), Thérouanne (à 2 inhumations, début du 2ème s. + 2 caveaux du début du Ier)…
 D’autres tombeaux importants à  Andance (à exèdres, 7,50 m de haut), Aoste (à vestibule et chambre), Arles (mausolée près du cirque, à plan en T, 5 pièces et salle en rotonde, vers 350),   Biot (podium-édicule,  niche, 10m de haut), Bordeaux (mausolée de St Seurin, vers 350),  Digne (2 mausolées du 4ème), Grenoble (8 mausolées de St Laurent, des 4ème et 5ème s.),  Langres (33 blocs restituent la façade d’un grand tombeau), L’Houmeau en Charente-Maritime (3 sépultures d’enfants et surtout une tombe monumentale en fosse de 8,50 par 3,50 mètres, vers 160/170 et après 337),  La Souterraine (mausolée du 3ème s.),  Moutier-Rozeille en Creuse (mausolée vers 180/220), Nantes (il ne reste que 4 blocs sculptés, d’inspiration gréco-romaine, d’un monument de 3 étages), Neuville/s/Sarthe (caveau en brique d’un enfant d’environ 8 ans), Pont-Sainte-Maxence (sanctuaire selon ses découvreurs, mausolée-tour dans un enclos sur-dimensionné avec une façade monumentale très décorée, selon Ferdière, Monteil et Van Andringa),   Roquebrune (à 3 absides), St Bertrand-de-Comminges (le mausolée d’Herrane, disparu- appartenait sans doute à une grande villa suburbaine),  St Chamas (selon P. Gros, le pont Flavien, à 2 arcs, serait un pont funéraire, donc un accès monumental à un tombeau disparu), St Herblain (l’enclos du mausolée des Pellières intégrait les restes d’un cairn du néolithique !),  Sauzelles (curieux monument rupestre avec représentation d’une famille et des chiens de la famille…), Sisteron (à Bevons, avec 4 tombes à incinération, décor d’acrotères, 2ème s.), Strasbourg (celui des Valerii, à 2 étages, vers 20/40)…
 Des tertres en terre Des tertres funéraires en Alsace et des tumuli chez les Nerviens ou chez les Lémovices (à Tarnac, Viam, St Pierre-de-Fursac), semblent dater de l’époque romaine. Deux tumuli celtes, à Paule en Bretagne, ont été réutilisés comme lieu de culte et enclos funéraire à l’époque romaine.

Le terme de mausolée (« mausoleum ») apparaît assez peu dans l’épigraphie (à Valence, Le Teil, Lyon…). Celui de Lanuéjols est qualifié de « aedificiis circumiacentibus ». Ce sont les mots « sepulcrum »  (sépulture avec corps) et « monumentum »  (monument) qui dominent. Le mot « locus » concerne l’espace entourant la tombe.



File:Stèle romaine Bains-les-Bains 2.JPG
File:Stele gallo-romaine - Vallerois-le-Bois - musee Georges-Garret.jpg File:CILXIII2087Lyon.jpg
 Stèle-maison à Bains-les-Bains (Vosges) Stèle de Vallerois-le-bois (Haute-Saône) : dans une niche, un homme debout, tenant un gobelet Autel funéraire à Lyon ; pas de décor mais une longue inscription avec  une ascia et la mention Diis Manib(us) en haut, l’ouverture pour verser les libations en bas

2-Les cippes, urnes, coffres et stèles funéraires, des monuments plus nombreux mais plus modestes surmontant les tombes.
a-Ces petits monuments sont généralement dotés d’une épitaphe (où le latin domine complètement) et assez souvent, d’un décor :

-la représentation du défunt, de ses proches ; c’est l‘habit local qui  est visible dans la représentation des défunts (tunique à manche longue, manteau ample, écharpe), la toge étant rare (sauf en Narbonnaise). Le défunt est en pied à Metz ou à Bourges et en buste à Bordeaux.

-une scène de la vie domestique et privée (une femme à sa toilette par exemple ; quelques « dextrarum iunctio » = union des mains de deux époux lors du mariage…)

-une scène dite du banquet funéraire.  Mais d’après J-L. Schenck-David, ce repas, assez rare en Gaule, n’est pas le banquet funéraire puisque ce repas est réservé aux vivants. Il  s’agit peut-être de libations ? ou d’une évocation d’un mode de vie de façon générique ? 

-une scène représentant un travail (surtout dans le centre et le nord-est, et au IIème s.) ou un transport.

-des objets variés tenus par le défunt comme le gobelet (symbolique culturelle ou funéraire ? ; surtout du Berry à Metz en passant par la Bourgogne), par un homme comme un outil, une tablette à écrire, un rouleau, une bourse, par une femme, une serviette (dite mappa), un flacon à parfum, un coffret à bijoux, une quenouille et un fuseau… Donc, activité professionnelle pour l’homme et objets intimes pour la femme. Ce sont des conventions et l’on ne se posait pas de questions sur les stéréotypes ! 

Dans la plupart des cas, le décor est un marqueur d’harmonie familiale (mais avec ses conventions : l’épouse est toujours à droite du mari et l’enfant est entre ses parents, le plus souvent), d’identité sociale (élite et classe moyenne) et de réussite économique (scènes de métier et de commerce). Les scènes de repas, de métier, de voiturage, sont « hybrides » : elles mélanges des éléments réalistes (objets) et codifiés (attitude des personnages, pas des chevaux). Il est possible que les stèles aient été peintes : quelques traces de rouge ou bleu ont été détectés sur des stèles des Bolards, en Bourgogne et 2 stèles de Soulosse (Esp 4862) et du Hérapel (Esp 4457) présentent encore quelques traces de couleur. J-M Demarolle pense aussi que des stèles actuellement sans inscription (anépigraphe) avaient un texte peint et non gravé.

b-De nombreuses variantes régionales

 de l’Armorique au nord  Grande rareté des stèles figurées 
 province de BelgiqueJ.-M. Demarolle s’est intéressée à la représentation de la promotion sociale et familiale sur les 45 monuments dotés à la fois d’un texte et d’une image. Le texte est généralement court, mettant en avant l’individu, son accession à l’affranchissement ou à la citoyenneté mais l’origine géographique ou la mention d’un métier sont rares. L’image quant à elle, complète le texte en insistant sur des valeurs : le défunt, en pied, figé, peu expressif, au vêtement uniforme (le citoyen porte comme le pérégrin un habit « couleur locale », comme pour « effacer les différences de statut »), se présente parfois avec sa femme (toujours à sa droite) et son ou ses enfants. L’unité familiale est ainsi montrée mais les marques de tendresse ou d’affection sont rares.
 Nerviens Chez les Nerviens (Revue du Nord, 99, 2017), cippes quadrangulaires en calcaire noir, sans figure et curieux blocs ovoïdes multiples, sans doute images stylisées de la pomme de pin. A Bavay, ils sont appelés stèles-mausolées, surmontées aussi d’ovoïdes.
 Rèmes A partir de l’étude de 67 blocs retrouvés à Reims, rue Belin (Revue du Nord, 2017), des figurations sont visibles sur une trentaine de ces blocs : des couples seuls ou avec enfants (9 stèles), des groupes d’adultes (6 stèles), quelques scènes de métiers (forgeron ?, drapier ?, vente) ou de transport ; 4 scènes de « banquet funéraire »  ; les vêtements sont classiques (aucune toge, des tuniques à manches larges), les cheveux courts, les objets peu nombreux (3 mappa -serviettes-, 2 coffrets, 3 balles…).
 nord de la Meuse 18 stèles montrent 37 défunts (dont 7 couples et 3 familles), représentés en pied, surtout de face, tenant parfois une bourse (4 cas), un coffret (3 cas), une serviette dite mappa (4 cas), des fruits (5 cas), un panier (2 cas) mais le gobelet est curieusement absent.
de la Lorraine au BerryNombreuses stèles à niche et à personnage debout, avec une courte inscription
 cité des Médiomatriques (Metz surtout)-Cité riche de plus de 600 monuments funéraires, environ 400 stèles et à peu près 200 cippes dits « stèles-maisons », surtout dans le massif vosgien. J-N. Castorio  préfère les appeler des « cippes en forme de maison » (ces monuments, liés à la crémation, évoquent un édifice par leur forme et ont une ouverture pour les libations). Seuls 16 ont une épitaphe et les portraits des défunts sont rares.
-A Metz, on compte 
environ 300 stèles funéraires connues (dont 77 découvertes à l’îlot Saint-Jacques) : ce sont surtout des « stèles-plaques », en forme de plaque rectangulaire dressée  (mais souvent avec un sommet rectangulaire) avec représentation du défunt, en pied surtout et épitaphe succincte. Elles sont datées des années 150-250. Les thèmes figurés sont très variés : des hommes, des femmes drapées (certaines tenant un enfant et deux accomplissant des rites religieux), des couples (dont celui assis et buvant), beaucoup tenant des coffrets, des tablettes, des vases de fruits, des enfants (dont un caressant un chien), des métiers (scène de perception, marchand de serrures, scieurs de long, pêcheurs, drapiers, boulanger, potier, outils de forgeron ou de tailleur de pierre…), des attelages à un ou deux chevaux, des plantes stylisées, des mains qui s’étreignent, une chouette sur un rameau…
 cité des Leuques (Soulosse, Toul…) -J-N. Castorio a recensé 194 pierres tombales (dont 109 avec épitaphes), surtout des stèles (127) assez dépouillées avec défunt en pied (environ 90) et couronnement triangulaire (38). L’image prédomine sur le texte, souvent très court et gravé de façon malhabile. Il y a aussi près de 70 « stèles-maisons » dont 26 ont une épitaphe. Il note que les sculpteurs de la cité ont davantage reçu l’influence des régions rhénanes que du midi.
-Le musée d’Epinal rassemble environ 80 stèles de Soulosse, Secles… ; ce sont, parmi les stèles complètes, 16 stèles à fronton triangulaire, 5 stèles à arc cintré, 3 stèles à fronton pyramidal et 5 stèles-maisons.
 en Alsace La découverte de 7 monuments funéraires à Niederhergheim (cf RAE 2019) a révélé quelques curiosités : plusieurs personnages ont une main avec 2 doigts tendus (geste dit des cornes, peut-être pour détourner le mauvais sort ?), un couple homme-femme et un « couple » de femmes se tiennent par l’épaule, une femme tient un étui à tablette -rare pour une femme-
 province de  LyonnaiseN. Laubry a compté environ 320 autels funéraires (surtout à Lyon), environ 300 stèles à Autun et ses environs, 21 à Chalon, 27 à Beaune… et plus de 80 sarcophages. Les stèles sont cintrées, à fronton triangulaire, à cadre mouluré, à pilastres, à représentations figurées… Il a aussi comptabilisé 1018 inscriptions funéraires (dont 575 à Lyon et 192 chez les Eduens), 190 monuments à la fois inscrits et figurés (146 chez les Eduens, 30 chez les Senons) et 232 monuments uniquement figurés (153 Eduens et 54 Senons). C. Guillotte a recensé 200 monuments funéraires avec représentations de femmes (dont 143 Eduennes et 34 Senones), 78 % sont représentées de face, 51 % debout, 58 % seules, 21 % avec leur époux et 14 % en famille.
 dans les cités des Senons, Lingons et Eduens -N. Mathieu a recensé 236 stèles figurées (surtout à Autun, Langres et Sens, les chefs-lieux mais aussi à Nuits ou à Entrains…). Certaines représentent des couples (5 se regardent) ou des familles à 3 personnes (à Sens, près de la mère, un fils regarde sa soeur, à Langres, ils se regardent dans deux cas). Plus rare, l’épouse (toujours à droite du mari) pose sa main sur l’épaule du conjoint dans 5 cas, un mari pose sa main sur l’épaule de sa femme à Dijon,  une mère pose ses mains sur ses deux enfants, à Sens. Les symboles sont nombreux : astraux (roue, croissant de lune, rosette), autel enflammé, objets domestiques féminins (miroir, peigne, coffret, panier de fruits, fuseau), objets de travail ou d’érudition (hache, tablette). Des hommes surtout sont représentés au travail (de profil) ou tenant ses outils (de face) dans les métiers des métaux, de la pierre, du bois et des tissus. 
Chez les Lingons, il existe des stèles rectangulaires avec ou sans fronton, à sommet en pointe ou à sommet arrondi ; sur 276 stèles funéraires, 174 mentionnent les Dieux Mânes, 84 représentent le défunt : 33 femmes, 26 hommes, 10 enfants ; Sont visibles aussi  10 gobelets, 5 chiens, 3 coffrets, 2 miroirs… ; Notons aussi la présence de p
etits « obélisques » appelés à tort pyramidions (environ 45 inscrits chez les Lingons, à Langres et Dijon)
 Côte d’Or (à Beaune, Nuits-Saint-Georges, Saulieu…) Le « style de la Côte » correspond à un ensemble d’environ 130 stèles figurées : les défunts sont en pied, de face, portant une bourse, une hache ou une serpe (pays de vignoble, oblige !) pour les hommes et gobelet, serviette, fuseaux pour les femmes. Des ressemblances avec les stèles d’Autun ont été notées : s’agit-il du même atelier de fabrication de stèles ? 
 dans la nécropole de Pont-l’Évêque à Autun Grâce aux découvertes du XIXème et aux fouilles récentes, c’est un ensemble de 104 stèles complètes dont 78 figurées (pour les 64 stèles trouvées récemment, il y a 3 couples, 41 hommes, 28 femmes, 4 enfants seulement dont 3 accompagnés d’un chien ; les portraits sont en buste et de face, aux traits assez simplifiés ; 23 défunts tiennent un gobelet et 11 un outil d’artisan ; de plus 20 stèles sont décorées d’un croissant de lune) et 81 inscrites. Curieusement, ces stèles ont été rejetées ensuite par les Gallo-Romains dans des fosses dépotoirs ou dans des fosses d’inhumation, sur le cercueil. 
 Aquitaine Catherine Brial (thèse de 2011) a étudié « les décors sculptés à personnages des monuments funéraires en Aquitaine » en réunissant un corpus de 341 monuments, essentiellement des stèles (appelées « bornes » par l’auteure) : 105/106 dans le Bordelais (des autels funéraires à buste), 16 pour les Pétrucores, 19 chez les Santons, 16 chez les Pictons, 157 pour les Bituriges Cubes (voir plus bas), 21 chez les Vellaves mais seulement 3 pour les Lémovices-Arvernes… Couples, familles, enfants avec animaux, hommes ou femmes tenant un outil sont représentés. Les monuments datent des années 150/200 à l’ouest et 180/250 dans le Berry (atelier de Saint-Ambroix).
 Chez les Bituriges Cubes, du Berry Nombreuses stèles à personnages, dans des niches, surmontées d’un fronton triangulaire et d’acrotères. Sur 434 stèles, 148 ont le portrait en buste des défunts et 113 le défunt en pied. Dans 25 cas, il s’agit d’une famille. Les visages sont assez  individualisés. Sur 107 stèles, il y a des motifs (autels, guirlandes, croissants), sur 82 stèles, on voit des objets (17 outils, 14 gobelets, 7 bourses, 6 coffrets, 5 tablettes d’écriture) et des animaux (6) et sur 273 stèles, on trouve une épitaphe. (CAG Cher 18, p 39-40 d’après l’étude d’Anne cirier en 1986).
 Massif centralCoffres cinéraires ou cippes ou ossaria (1786 chez les Lemovices et 155 chez les Arvernes)
 dans les Pyrénées Il a été compté plus de 500 monuments funéraires : peu de stèles, de nombreuses plaques, de très nombreux coffres (ou auges cinéraires) et des inscriptions. Les coffres (environ 300) s’inspirent des stèles à bustes. Mais les bustes des défunts sont stéréotypés et les inscriptions sont laconiques. Par contre les motifs décoratifs géométriques ou floraux sont nombreux. Chez les Convènes, il y a seulement 8 outils et 7 gobelets représentés.
 Lyon, vallée du Rhône, Alpes = Allobroges, Valence, Ségusiaves, Ambarres  Les stèles à décor figuré sont très rares (moins de 10 à Lyon). Ce sont les grands autels funéraires  à longue épitaphe, qui dominent (environ 320 en Lyonnaise), avec base, dé, couronnement à moulures, faisceaux de flammes ou pommes de pin dessus. Ils sont très standardisés. Aucun sacrifice n’était fait sur ces « autels ». Les épitaphes sont souvent élogieuses et mettent en avant l’harmonie familiale, l’aisance matérielle, le mérite personnel. Sur environ 40 autels, une excavation dans la base correspond au conduit pour les libations.
 Narbonne Cippes à frise dorique puis à décor végétal
 Nîmes Cippes à décor de rinceaux et à bustes
 Arles 7 stèles à portraits seulement

cLes influences possibles, visibles sur les stèles à personnages (selon F. Braemer) :

 influence italienne (environ 140 stèles)influence gréco-orientale (environ 110 stèles)
ou rhénane (selon J-N. Castorio)
-les personnages en buste (nombreux en Bourgogne),
-les « intellectuels » (tenant des tablettes ou des rouleaux),
-les artisans portant leurs outils,
-les stèles familiales (plus nombreuses en Aquitaine et en Lorraine)
-les scènes de banquet,
-les personnages en pied (nombreux à Bordeaux, en Berry et Bourgogne),
-les femmes portant des attributs de toilette,
-les soldats (à Strasbourg et Amiens)…
File:Reims - musée Saint-Remi (18).JPGFile:Santons 03233.JPG
 Stèle du sabotier de Reims Scène dite de compte, d’un monument funéraire, Saintes

d-Les stèles d’artisans et de métiers : de nombreuses études portent sur ce sujet. Certaines montrent un grand réalisme (le sabotier de Reims, le boulanger de Metz,  ou les marchands de Til-Chatel, les vêtements locaux, les objets et outils authentifiés par les découvertes archéologiques), d’autres sont plus conventionnelles. Tous les artisans ne sont pas représentés (surtout les métiers du textile, du bois, du métal, les commerçants et les transporteurs) et les paysans sont très rares. Le débat porte plutôt sur le niveau social de ces personnes (artisans ou entrepreneurs ?) qui n’hésitent pas à s’auto-célébrer comme l’élite.

 1951 J-J. Hatt a recensé 118 figurations d’instruments d’artisans sur des stèles funéraires
 1978 M. Reddé comptabilise 23 scènes d’artisans et 88 de marchands (dont 26 de transport de marchandises)
 1990 R. Chevallier a compté 120 documents de scènes de métiers
 2000 J.C. Béal dresse un corpus de 163 images (alors qu’il y en a 122 en Italie) avec 74 artisans  représentés de face, tenant un outil (il s’agirait davantage d’un possesseur d’outil que de l’artisan lui-même), 28 artisans représentés de profil et au travail (un forgeron à Autun, un sculpteur à Bordeaux, un cordonnier à Bourges…) et 60 stèles montrent seulement un ou plusieurs outils. Ces stèles d’artisans proviennent surtout d’Autun, de Bourges, de Metz, de Sens.
 2001 M. Langner (article en allemand) propose une classification des scènes représentées : productions-ateliers, ventes, comptes, emballage ou stockage de marchandises, transport des marchandises et… les autres activités.
 2009 N. Laubry (thèse) s’intéresse aux représentations figurées de Lyonnaise (surtout à Autun et Sens) et constate à la fois une « part indéniable de vérisme … et une part évidente de convention, de stylisation et d’idéalisation » mais aussi, venant de la classe moyenne, une volonté de mettre en valeur son savoir faire, son honorabilité.
 2016 M.-S. Caruel reprend et complète le travail de Béal, ce qui donne un corpus de 212 monuments toujours répartis en trois groupes : 135 « porteurs d’outil », 35 scènes de métier (dont 11 scènes à grande échelle en face principale où le maître artisan est à l’oeuvre et 14 scènes sur panneau latéral, l’artisan propriétaire étant sur la face principale). L’auteure précise que les portraits sont stéréotypés : l’artisan est de face, en pied ou à mi-corps.
File:Sarcophage-triomphe-de-bacc.jpg
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 Sarcophage dit du triomphe de Bacchus, vers 200/230, Lyon Sarcophage dit de  l’évêque Concordius, vers 385, Arles

3-Les sarcophages, d’influence hellénistique, se rencontrent surtout du côté d’Arles (environ 200 connus) et de Lyon (plus de 70 connus) ainsi que dans le bassin Aquitain(300 connus dits de l’école d’Aquitaine), essentiellement aux III-Vèmes s. (lorsque les grands monuments et stèles figurées disparaissent peu à peu). Beaucoup sont ornés : guirlandes de fruits et fleurs, scènes mythologiques (Phèdre et Hippolyte à Arles, Léda et Zeus à Aix-en-Provence, triomphe de Bacchus à Lyon), chasses (Arles, Déols, Cahors, Toulouse), cueillettes d’olives (Narbonne) puis iconographie chrétienne (à strigiles comme le Bon Pasteur, à frise continue comme ceux de M. Romania Celsa, du passage de la mer Rouge, de l’Anastasis, à double registre comme celui des Epoux, à décor architectural comme ceux des Dioscures, de Concordius, de Geminus…).

Les principaux sarcophages païens puis chrétiens d’Arles :

 vers 100/150 de Cornelia Lacaena (décor de guirlandes)
 vers 150/200 de Licinia Magna (décor : Amours, Méduse, Victoire, Leda…) ; d’Attia Esyche (à cartouche central)
 vers 180/220 d’Iulia Tyrrania (décor d’instruments de musique)
 vers 240/250 de Phèdre et Hippolyte (avec un défunt étendu sur le couvercle) ; de Prométhée (réutilisé ensuite comme tombe de Saint-Hilaire)
 vers 320/350 1ers sarcophages chrétiens ; des Epoux (ou de la Trinité ; 3 registres, médaillon avec les 2 époux, miracles) ; de Marcia Romania Celsa (2 registres, scènes sur St Pierre et miracles du Christ) ; de l’Orante (à strigiles, une orante et deux apôtres)
 vers 330 du Bon Pasteur et de l’Orante ; de la chasse à courre au sanglier et cerfs
 vers 340/350 des 2 Epoux  (à 2 registres et médaillon) ; d’Hydria Tertulla
 vers 350/375 cuve aux arbres (7 niches séparées par des oliviers, orante, saintes)
 vers 350/400 de l’enfant Chrysogone Iunior Siricium, mort à 3 ans (décor à la fois païen et chrétien, à cartouche)
 vers 380/400 des Dioscures (avec un couple) ; du Christ vainqueur (à strigile, Christ imberbe, deux apôtres) ; du Passage de la mer Rouge (au moins 4 exemplaires) ; de la Remise de la loi à St Pierre (à 5 tableaux et colonnes) ; de l’Anastasis (apôtres) ; de l’évêque Concordius, mort à 50 ans (à décor de colonnes, Christ docteur)
 vers 400/420 de Geminus, mort à 38 ans (Christ docteur, 3 niches, pilastres)

4-Le formulaire et le décor des inscriptions funéraires : Les morts s’adressent aux vivants, si proches, par leurs épitaphes, leurs apostrophes (à Lyon, Sertoria Festa souhaite un bon voyage au passant), leurs « invitations » à les lire (« Compagnon, toi qui poursuis ta route, arrête-toi, je t’en prie, retiens tes pas, tandis que, lisant… » pour Hippodamie d’Apt)… D’autres textes s’adressant à des passants ou à des voyageurs se lisent à Aix-en-Provence (« Bonjour voyageur, arrête un peu tes pas… »), Antibes, Arles, Cannes, Mouans-Sartoux, Narbonne…

 jusque v40/50 nom du défunt au nominatif ; le citoyen n’affiche pas son surnom ; les premières épitaphes sont donc brèves
 Ier s. H(ic) S(itus) E(st) = « il est déposé ici » ; hic adquiescit = « ici repose » ; ex testamento = dispositions testamentaires ; h(eres) f(aciendum) c(uravit) = « l’héritier a fait bâtir ce monument »  
 v40 à v70 nom du défunt au datif  (et sans doute jusqu’au début IIIème s.) ; le citoyen affiche ses « tria nomina » jusqu’au IIIème s.
 à partir de 50 mention de l’âge du défunt
 Ier s.-IIème s. S(it) T(ibi) T(erra) L(evis) = « que la terre te soit légère »
 v70 à v240 nom du défunt au datif ou au génitif
 v70 à v120 Dis Manibus en toutes lettres = « Aux dieux mânes » ; Les vivants s’adressent aux Mânes du mort pour éviter qu’il ne revienne, comme fantôme, tourmenter les vivants ; la tonalité de l’épitaphe est plus religieuse qu’auparavant 
 IIème s. présence d’un croissant de lune, couché, pointes en l’air ; surtout dans le centre et l’est de la Gaule = symbole astral d’immortalité ??
 v100 à v240 DM abrégé (dès 50/70 dans les régions rhénanes, selon B. Marion
 à partir de 150 la mention de la tribu du citoyen se raréfie sauf chez les notables
 v150 à v240 DM et Memoriae (= à la mémoire du défunt ; occurrences : 38 en Narbonnaise, 154 en Aquitaine, 29 en Belgique) ; mention de la perpetuae securitati (= « tranquilité perpétuelle ») ; le citoyen n’affiche plus son prénom 
 v150 à v240 présence de l’ascia (outil en forme de hache ou herminette) = débat des spécialistes sur sa symbolique, religieuse (protection ??) ou funéraire (consécration du monument ??) ; est présente dès le Ier s. dans le nord-est ; est surtout représentée  en Narbonnaise (79 dans la cité de Vienne dont 36 fois à Vienne, 25 à Arles), à Lyon (299 soit 39 % des inscriptions) et Bordeaux (66) ; J.J. Hatt a avait compté 705  au total ; La formule « sub ascia dedicavit » est surtout attestée à Lyon (325 fois)
 v180 à v240 DMM abrégé ; ou memoriae  aeternae (= « à la mémoire éternelle du mort » ; occurrences : 38 en Narbonnaise, 7 en Aquitaine, 168 à Lyon) ;  quieti aeternae (= »au repos éternel » ; 22 occurrences en Narbonnaise) ;  abondance des adjectifs moraux ou affectifs ; mention de la durée de vie conjugale plus fréquente
 v240 à v300 disparition du DM

(d’après Y. Burnand, la datation des épitaphes romains de Lyon, 1992 ; M.-T. Raepsaet-Charlier, Hic situs est ou Dis Manibus, 2002 ; M. Dondin-Payre et M.-T. Raepaet-Charlier, Cités, municipes, colonies, 2009 ; J-L. Schenk-David, Dis Manibus, 2016)

 Les commémorations funéraires 

 du mari pour sa femmede l’épouse pour son marides parents à leur enfantdu père à son enfantde la mère à son enfantde l’enfant à son père ou sa mère entre frère et soeur par des amis entre patron et affranchi ou esclave…
 361 commémorations en Narbonnaise (selon R.P. Saller et B.D. Shaw) 71 47 15 24 32 80 27 17 25
 sur 737 inscriptions utilisables en Lyonnaise (selon N. Laubry) 131 110 46 43 35 115 49 24 45

II-Des textes entre rires et larmes…

Quand les gallo-romains se mettent à écrire. Entre rires et larmes ! 
Certaines dédicaces, quelques petits textes et surtout de nombreuses épitaphes nous livrent la pensée, véritable ou excessive, drôle ou cruelle, de nos ancêtres. Ils le faisaient pour eux-mêmes (souvent pour exprimer une position sociale) et pour la postérité. Beaucoup de textes funéraires sont construits sur les mêmes modèles, comme des stéréotypes et l’on peut se demander où est la part de l’émotion, de la tristesse véritable et la part de l’indifférence, de la phrase convenue. A noter que c’est la ville de Lyon qui en a livré le plus grand nombre. Dans son ouvrage « L’épitaphe et la mémoire« , N. Mathieu, recense 16 poèmes ou textes littéraires et 319 épithètes (dans 271 inscriptions)  dont 72 fois « très cher/très chère », 57 fois « irréprochable », 56 fois « très dévoué/e », 60 fois « adoré/adorée », 16 fois « incomparable » ou 7 fois « méritante »… Quoi qu’on en pense, ce sont souvent de belles formules, parfois touchantes et quelque fois de superbes « morceaux » littéraires, recherchés, de biens BEAUX TEXTES…

Aix-en-Provence :-Une inscription regroupe deux longs poèmes rédigés, pour le plus jeune médecin connu dans l’empire Sextus Iulius Felicissimus (mort à 19 ans), par son père adoptif : « Arrête un peu tes pas, je t’en prie, jeune et pieux voyageur pour apprendre par cette inscription combien la destinée m’a été envieuse. J’ai vécu deux fois dix années, moins une, incapable de nuire, toujours d’une piété éprouvée, docile aux leçons faites pour la jeunesse, j’ai été bien formé dans les arènes, j’eus aussi la beauté. Sous diverses armures j’ai souvent combattu contre les bêtes sauvages et pourtant j’étais médecin. J’ai aussi vécu en compagnie des chasseurs d’ours et j’ai souvent été le compagnon de ceux qui frappent les victimes dans les sacrifices et qui, au retour du printemps, ornent de fleurs tressées en guirlandes les statues des dieux. Si lu veux savoir mon nom, l’inscription te dit la vérité : Sextus Iulius Felicissimus. Sextus Iulius à son alumnus (= adopté) incomparable et (? ) Félicitas. . Qui que tu sois, toi qui lis l’épitaphe de celui qui est enterré ici, apprends qui j’ai été, quels furent mes désirs, quelle fut ma gloire. J’ai vécu deux fois dix ans moins quelques mois, puissant par ma valeur et beau de tout l’éclat de la jeunesse, j’avais la faveur du peuple, ses louanges et son amour. Pourquoi regrettes-tu ma perte? on ne vainc pas l’ordre du destin. Il en va de la vie des hommes comme de celle des fruits des arbres : les uns tombent à leur maturité, les autres sont cueillis encore verts. »
Aime (Alpes) : poème (« écologique ») du gouverneur T. Pomponius Victor, vers 165 : « Ô Silvain, à demi enclos dans un frêne sacré, et suprême gardien de ce haut jardinet, nous te dédions ces vers en gratitude que (tu veilles sur) nous à travers les prairies et les monts alpestres et chez les hôtes de ton bosquet odorant, tandis que je rends la justice et que je conduis les affaires des Césars avec ta faveur protectrice. Ramène-moi à Rome avec les miens sain et sauf et donne-nous à cultiver la campagne italienne sous ton patronage ; je (te) consacrerai alors un millier de grands arbres. »
Albertville : –S. Iulius (préfet du pagus Valerius, duumvir, remercie son tuteur « très vertueux et très méritant »)
Antibes : « Table d’airain » (frag. d’un mausolée ? enseigne d’une auberge ??) : « voyageur écoute s’il te plaît, viens à l’intérieur, il y a une table de bronze qui t’instruit de tout ».
Apt :-« aux Vogientae et à … Mercure, les associés dans la perception de l’impôt du 100ème et de la taxe sur les transports, se sont acquittés de leur vœu… » sept personnes (des percepteurs !)
-« Hèlas ! Donata, voilà que tu gis dans ce tombeau. C’est ta mère qui s’acquitte envers toi des devoirs dont toi, sa fille, tu aurais dû t’acquitter envers elle. La vie, pour toi, est brève : à peine âgée de 16 ans, célèbre pour ta beauté et plus encore pour ta vertu, te voilà gisante ! S’il se peut que quelque gloire descende jusqu’aux Mânes, c’est un grand honneur qui t’attend dans les Champs Elysées. Toi, tu es heureuse, mais infortunés sont tes parents, eux qui t’ont mise au monde, et qui ont une longue durée de vie, sans toi ! »
-« Aux dieux des Enfers et à la mémoire qui doit être éternellement gardée de sa très chère Hippodamie, son époux Apolaustus plein de gratitude a établi (ce tombeau) après la naissance d’un double gage (jumeaux) abandonnés par leur mère. compagnon, toi qui poursuis ta route, arrête-toi je t’en prie, quelque peu : retiens tes pas, tandis que, lisant quel fut le destin douloureux…. Par ce qui m’a fait naître, je meurs : la vie m’a préparé la mort, car, née par l’enfantement, l’enfantement m’a livrée aux ombres. Hippodamie était son nom tandis que la vie me restait… parce que la patrie qui m’a engendrée… et là où la vie m’a été donnée… » (et ce ne sont que des extraits d’un texte très long)
« Borysthène, coursier alain de l’empereur, qui à son habitude, volait à travers la plaine, les marais et les hauteurs de l’Etrurie à la poursuite des sangliers de Pannonie ; nul sanglier n’osa lui porter un coup de ses blanches défenses tandis qu’il le pourchassait, ou répandre l’écume de sa bouche sur l’extrémité de sa queue, comme souvent il arrive. mais dans la fleur de sa jeunesse, sans que nulle blessure ait souillé ses membres, il est mort à son heure et repose dans ce champ. » (célèbre épitaphe-poème du cheval d’Hadrien).
Arles :Aemilia Condita, « épouse très aimante et pleine de mérites » de Marcus Iulius Eutyches.
-Caecilius Niger (charpentier de marine) : »Passant, qui que tu sois, qui liras ces lignes et désireras savoir quels étaient au vrai les noms de celui qui repose ici, ne redoute pas, je te prie, de lire ces vers, expression de notre tristesse, et veuille prononcer un souhait agréable à ses mânes. Caecilius Niger gît ici, sous ce tombeau dont tu vois l’épitaphe. C’est un humble présent que t’offrent, Niger, pour ta sépulture, quelques-uns de tes confrères de la corporation des constructeurs de navires ; nous souhaitons que tes restes reposent doucement au fond de leur urne, et que la terre importune soit légère à tes membres ; nous t’offrons ces vers que termine un adieu, dont l’heure est trop tôt venue. »
Cornelius Julianus (mort à 3 ans, 2 mois, 17 jours, « fils bien aimé, si sage, si raisonnable, doué de prudence et de sagesse »)
-Julia Castina, « épouse vertueuse et très méritante » de Titus Turranius Eutychès.
 Julia Parthénope  (sa fille : Julia Lucina, morte à 27 ans, 10 mois et 13 jours) « O malheur, combien de larmes a fait la sépulture de… la fleur de l’âge repose ici… Oh puisse cet esprit être restauré pour qu’il sache l’immensité de la douleur… ».
-Julia Tyrrania (morte à 20 ans, « modèle pour les autres femmes »)
Memmia Paramone (ses enfants : Lucius Memmius  Celer et  Memmia Vegeta) « triste devoir pour une mère ! Elle a enterré ici ses deux enfants, qui auraient dû enterrer leur mère ».
-… Nero, par Silvana Patricia, sa patronne et épouse, « par les bontés de laquelle et après avoir été affranchi, il a vécu 30 ans, sans mauvaise humeur ».
-Precilia Eutychia (« épouse incomparable » de Sextus Pentanius Aquila)
Quintus Candidius Benignus (architecte, « … il n’en fut pas de plus habile dans l’art de construire des aqueducs … il porta un esprit de douceur dans la société, sut entretenir l’amitié, eut l’esprit et les inclinations douces et fut d’une âme excellente« )
Secundilla (morte à 3 ans, 6 mois, 16 jours ; « enfant aussi douce que les parfums et de la vie qui avait un goût de miel »)
-Sextus Aebutuis Hermes, « époux très saint » d’ Aebutia Calliope.
Sextus Attius Diodumenius, mort à 13 ans, « enfant d’un naturel et d’un caractère excellents ».
Symmachus (« Alexandria Victoriaà son papa »)
Valleria Thallusa, « belle-mère incomparable » de Man(l)ius Hermes !(PS : Eh oui, cela existe…)
Vitalis (probable esclave  de M. Veratius Clarus), mort à 5 ans : « A peine ai-je vu la lumière qu’elle m’a été arrachée. Ainsi je n’ai pu donner de joie à mon maître, ni moi-même savoir pourquoi j’étais né ».
-un anonyme, auteur d’un poème en latin incertain (fautes) fait référence à l’amitié : « tant que tu seras heureux, tu auras des amis, dans le malheur, tu seras seul ».
un graffiti sur un bloc du forum fait peut-être référence à un procès (?) : « Jugement d’Atléas, jugement de fou ».
Aubiat  (Arvernes): un certain Sextus est qualifié d’ « orateur éloquent ».
Auch (Ausques) : –C. Afranius Graphicus (affranchi d’Afranius Clarus, curateur des citoyens, « doctor, librarius » et « expert en jeu de pions » selon son épouse)
Autun : Statilia Statiana, « épouse très douce, très aimante et très prévoyante, mère très respectueuse, très agréable et très soigneuse » !
Besançon : « Salut Eusèbe et portes-toi bien » sur la stèle de Caesonia Donata, réalisée par son époux l’esclave impérial Candidus. Qui est cet Eusèbe ?
Bordeaux :Poème à la déesse Onuava (une déesse celte de la fertilité) :
  » Je suis dans l’errance, incessamment [—] autour [—] tout entier [—] de la puissance d’Onuava, et mon éloignement, à l’autre bout du monde, ne peut me contraindre à me lier, par la formulation d’un voeu sur un marbre, à une autre divinité. Une confiance sans faille en la vérité (m’) a conduit dans la citadelle de Tibur [—] même [—]. Voilà pourquoi, ô ma divine mère, [—] en terre d’Ausonie [—] »
-« Aux Dieux Mânes de Galulerclus (?) et tous ceux qui restent, Duetil, Tiblik, Eppimus, Soris, à la santé de tous les compagnons de bouteille ! » Ce sont peut-être des membres d’une association (religieuse ?) de buveurs, dotés de “noms de guerre”. (selon C. Jullian)
Brignon (Nîmes) : « Adieu Doris, adieu Doris » par son époux Liber
Cannes (Antibes) : « Toi aussi qui (comme moi) es appelé à habiter cette commune demeure, passant, arrête-toi un peu, je t’en prie, en espérant que de pareils (égards) te seront offerts et lis, car, (emporté ?) par un destin trop cruel… »
Castelnau-le-Lez : –Cornelia Soteria (« la meilleure des épouses »)
Ceyssac (Vellaves) : un anonyme, mort à 33 ans (« Ainsi va la vie des hommes »)
Charmes/s/Rhône (Valence ?) : épitaphe du sarcophage d’ Alethius (son nom est formé par la première lettre de chaque ligne !), mort à 90 ans, vers 498 : « D’un âge considérable, d’une famille insigne, et le premier dans son ordre / noble conseiller des grands de Lyon / ayant achevé la course de sa vie, il s’est élevé vers l’éther / donnant au tombeau sa dépouille terrestre, aux cieux, son âme. / En ce lieu, son gendre et sa pieuse fille ensevelissent les restes de leur père / afin que les siècles à venir ne soient pas ignorants de lui. / Né pour jouir de la lumière en des temps meilleurs / il a vécu le long espace de trois fois six lustres. / Quel citoyen il fut, et en même temps quel fut son nom /l’initiale, au début de chaque vers, en suivant leur ordre, le révèle… »
Cimiez (Alpes Maritimes) : -Les charpentiers, pompiers et utriculaires remercient  (modestement) un gouverneur des Alpes Maritimes d’avoir fait restaurer l’aqueduc vers 240 : « À Marcus Aurelius Masculus, homme éminent, pour la particulière intégrité de son gouvernement, pour son éminente bonté envers tous les êtres humains,
 pour avoir fourni sans hésiter du ravitaillement durant la disette, pour sa munificence, et pour avoir rendu, grâce à la félicité du siècle, à son cours antérieur, après l’avoir recherchée et retrouvée, la jouissance de l’aqueduc, effondré sous l’effet de la vétusté, les trois collèges auquel il a été permis, par sénatus-consulte, de s’associer, à leur patron très digne ».

C. Subrius Secundinus, flamine et patron de la province (des Alpes Maritimes), « maître en matière de piété, d’éloquence, de mœurs« , mort à 40 ans, « s’ajoutent deux fois deux, qu’augmentent 4 mois… et à la mort, heureux si un temps plus long lui eût été donné (mais) que la dure fortune lui a refusé. O malheureux hommes ! Sont encore en vie ceux qui ne veulent pas vivre ; ceux qui devraient vivre meurent par un âpre destin« . (par son frère)
-Caecilius Victor (veuf de … Fructuosa) : « il a dépassé les limites de ses ressources » pour élever une tombe digne de son « insigne affection envers lui qu’elle a témoignée dans toute la bonté de son âme »
Mania Bibicula est « l’épouse exceptionnelle » de M. Aurelius Diogenes.
Oconia Secundina, « épouse très rare dont la vie fut si pleine d’attentions… »
-… Secundina est une « épouse très rare ».
Flavia Bassilla, « femme admirable par son amour envers son mari et par sa pureté« , « très chère et très méritante ». Son mari (Aurelius Rhodismianus, le greffier du gouverneur) et sa fille (Aurélia Romula) sont « affligés d’une insupportable douleur et esseulés ».
-Q. Domitius Paternus est un duumvir « qui a fait prospérer la ville et les trois collèges« .
-… Valerius Silvinus, mort à 28 ans, 8 mois, 12 jours, « frère très cher et très affectionné » de Valeria Alpina.
Clermont-Ferrand : Sextilia « épouse très chère« .
Divajeu (Voconces) : « Publius Decoratus, repose dans une paisible tranquilité (?) avec un corps juvénile, étant resté aux débuts de sa toge prétexte (?), très agréable à son père, curateur des centonaires d’Arles (?), décurialis (?) »
Fréjus : C. Vibius Ligurus (stèle en grec : « On construisait ce tombeau pour de plus âgés. Mais le destin a fait rencontrer la zone critique à un petit enfant de 7 ans… O espérances instables des mortels« )
Gattières (Alpes Maritimes) : Q. Vibius Secundianus (mort à 12 ans, 6 mois, 8 jours), « fils plus dévoué encore qu’on a l’habitude de l’être à cet âge ».
Glanum : L. Nasonius Primitivus, « très doux mari » de Marcia Lamyra.
Grezan (Nîmes) : épitaphe de Sappia Verula, par « Arignotus, son délicat« .
Haute-Goulaine (Pictons) : un graffiti (« Tout ce qui m’a été transmis de l’héritage de Musicus, je te l’ai donné, pour que tu sois aussitôt délivrée du séducteur. Toi bien que tu m’aies tenu dans l’inquiétude. Je l’ait fait pourtant pour que tu m’aimes ; je t’ai donné des plaisirs. »)
Lectoure (Lactorates) :-le fils de L. Rocius Lepidus est cité comme « homme de premier plan de sa cité ».
Donnia Italia (« Je n’ai pas existé, j’ai existé, je m’en souviens. Je n’existe plus, je n’ai plus de souci. »)
Les Angles (Nîmes) : « Cupitia Florentina, épouse affectueuse et chaste, Januarius Primitivusson mari a fait ce tombeau aussi bien que me l’a permis ma pauvreté. »
Limoges (Lémovices) : « docteur de l’art grammatical et maître des mœurs, Blaesianus, biturige, toujours amateur des muses, attaché par le sommeil éternel, repose ici ses membres ».
Lunel : -« à Novellus, son compagnon d’esclavage très méritant, Telesphorus« .
Lunel-Vieil : –Q. Frontonius Secundinus (important magistrat de la cité de Nîmes et « excellent mari » selon sa femme Craxia Secundina)
Lyon :Acutia Amatricis (« femme très probe qui vécut avec son mari sans aucun crime et que le destin a enlevé à ses enfants et à son mari, âgée de 30 ans »)
Aemilia Valeria  (« femme très vertueuse, morte à 54 ans, 1 mois et 24 jours, sans avoir jamais éprouvé de la part des siens aucune contrariété. Elle a laissé survivants 5 enfants et petits-enfants,
 en la compagnie desquels, n’ayant pas voulu, par une insigne affection pour eux, se remarier, elle a vécu d’une très douce existence 18 ans, 3 mois et 1 jour ») 
Une autre femme exemplaire.
Aurélia Sabina (« …un mari dont restent les éternels bienfaits… cette épitaphe consacrée à son éloge et à sa gloire… son mari très cher, excellent et incomparable« …) Cette fois, un homme parfait !
Camillia Augustilla : « qui n’a jamais causé à aucun des siens d’autre peine que celle de sa mort ».
-Claudia Felicitas (mariée pendant 6 ans, 5 mois, 15 jours avec  Messorius Florus, vétéran de la 1ère légion)  : »Amis, ornez, je vous prie, cette épitaphe que j’ai faite pour mon épouse chérie et pour moi-même de mon vivant, et couvrez-la gaîment de fleurs« .
Decimus Marcus qualifie sa sœur défunte de « adorée, très affectueuse, d’une âme incomparable ».
-« Si tu désires savoir le mortel qui repose ici… Euteknios est son surnom, Ioulianos est son nom, Laodicée sa patrie…Quand il parlait aux Celtes, la persuasion coulait de sa bouche… » (Est-ce un philosophe ou un professeur ?)
Eutychianus, qualifié par son père Romanus, de « adoré, très dévoué, très respectable ».
-Facundinia Germana , épouse de C. Secundinius Hylas etmorte à 18 ans, 2 mois, 16 jours, « dont l’âme et la beauté, aussi bien que l’âge étaient plus doux que le miel« .
Felicia Mina : épouse d’un décurion, « femme exemple de chasteté exceptionnelle, pleine d’amitié envers tous les hommes« . (curieuse qualité…)
Flavia Dionysos, épouse de Claudius Messor, a « vécu sans jamais aucune querelle ; elle aurait été heureuse si à cause du destin, elle n’avait pas été remplie de douleur, elle qui a été privée de deux fils, dont l’un est mort hors de sa présence, au loin et en voyage »…
Gorgonios (enfant adopté par Aurelius Ariston et mort à 10 ans) : « lui que j’avais recueilli dès son plus jeune âge et élevé, lui que tous aimaient ». (inscription en grec)
Iulia Filemata (morte à 50 ans, 1 mois, 10 jours ; adopta G. Cotius Theodotus et avait 2 affranchis ; « excellente et bien aimée, dont le caractère, la beauté, l’âge étaient plus doux que le miel ») On retrouve à Arles cette évocation du miel.
-Iulius Alexsander (« africain de naissance, citoyen de Carthage, homme excellent, artiste verrier, mort à l’âge de 75 ans,5 mois et 13 jours, après 48 ans de mariage en parfait accord avec sa femme, épousée vierge et dont il a eu trois fils et une fille, qui tous lui ont donné des petits-enfants qu’il a vus et laissés survivants. Ont élevé ce tombeau Numonia Bellia sa femme, ses fils Julius Alexsius, Julius Félix, Julius Gallonius et sa fille Julia Belliosa, et aussi ses petits-fils Julius Au. …us, Julius Félix, Julius Alexsander, Julius Gallonius, Julius Leontius, Julius Gallo Julius Eonius et l’enfant en bas âge Cyrio« ) Un beau petit résumé généalogique  avec 14 personnes mentionnées !
Iulius Martianus (décurion, édile, questeur) à son « épouse (anonyme) rarissime, très aimante, qui vécut avec moi 23 ans et 15 jours ».Lucius Claudius Rufinus, affranchi de Claudius Sequens, élève un tombeau à sa nourrice  Marciane et à sa sœur de lait Vérina : « Lorsque mon âme goûtera le repos parmi les ombres, habitantes des bords du styx, et que mon corps, subissant la loi du destin, aura pris gîte dans cette maison faite d’un bloc de pierre, elle soit un témoin survivant de mon existence et que ma voix, conservée par ces  lignes confiées au marbre, revive par ta voix, qui que tu sois, passant, qui t’arrêteras pour les lire… ». Assurément, un beau texte.
Lucretia Valeria : « L’envie, comme c’est un grand mal ! Elle a cependant quelque chose de bon en elle : en effet, elle dissout les yeux et le cœur des envieux » (selon son mari ; épitaphe bilingue)
Marcellina : « âme très pure et du plus rare exemple… cœur tout dévoué jusqu’à s’être trouvée heureuse de prendre place au tombeau la première ! »
Marcus Attonius Restitus (de la cité des Triboques en Alsace, négociant, « homme d’une extrême probité », mort à 40 ans, 3 mois et 18 jours) marié à  Ruttonia Martiola (« qui a vécu avec lui 9 ans et 9 jours sans qu’il  lui ait jamais fait aucune peine« )
Marcus Aurelius Faustinus, « enfant tendrement aimé et incomparable, mort à 9 ans, 2 mois et 13 jours, ayant demandé de mourir avant ses parents« .
Matia Vera (morte à 36 ans, 3 mois et 10 jours) mariée à Pusinnonius Dubitatus (« notre long amour a péri brisé par la mort« )
Matisonius Pollio (« excellent oncle «  de Q. Annius Ausonius Priscus)
Pompeius Catussa (platrier-peintre, « toi qui lis ces lignes, va aux bains d’Apollon, ce qu’avec ma femme j’ai fait souvent et ferais encore si c’était possible ») ; son « épouse incomparable, remplie de bonté à son égard, a vécu avec lui 5 ans, 6 mois et 18 jours », Blandinia Martiola (« jeune femme pleine d’innocence, morte à 18 ans, 9 mois et 5 jours »)  Elle s’est donc mariée à 13 ans !
Pontia Martina (épouse d’un vétéran) : (« Adieu Dulcitium ! Gaudentius te dit adieu ! Bien advienne aux bons ! »)
Popilia Affra (morte à 26 ans et « dont la fidélité, la chasteté, la probité ont été constantes« )
Postumia Phoebiana (épouse « la plus fidèle et la plus pieuse, la plus chaste entre toutes » de l’affranchi impérial Aurelius Phileros ; ils ont vécu 23 ans)
Primitivia Augustina, « très vertueuse femme, morte à 45 ans, et dont la fidélité, la chasteté, la probité, la diligence, les attentions ont été en nombre immense; Popilius Fortunatus attaché à son épouse par 25 années continues d’un amour sans partage » On retrouve les mêmes mots ci-dessus ! C’est logique puisque Popilia Affra est la nièce et affranchie de Primitivia Augustina ! Il y a du « copiage dans l’air ».
Sedatia Primitiva, femme  de Libertius Decimianus « à son épouse incomparable avec laquelle il a vécu 16 ans sans avoir éprouvé de sa part aucune contrariété« . Elle est décédée à 45 ans.
Septicia Gemina mariée à Lucius Modius Annianus « Adieu Modius ! Adieu Gemina ! …Ami. amuse-toi, égaie-toi et viens ! »
Sutia Anthis (épouse de Cerialus Calistius, a vécu 25 ans, 9 mois et 5 ou 15 jours, « oublia par excès d’amour maternel, l’amour conjugal« , morte en même temps que leur fils Attius Probatiolus). Cerialus se plaindrait-il de son épouse ?
-Tertinius Gessius (vétéran de la 8ème légion) marié pendant 18 ans, 20 jours avec  Tertinia Amabilis dite Cyrille : « Adieu Amabilis, chérie de ton Gessius ! »
-… Toutius Incitatus (sévir et commerçant) : « Je te souhaite de vivre heureux et joyeux, passant, toi qui liras ces lignes et souhaiteras du bien à mes Mânes !
Valerius Messor : laisse sa femme et sa fille, « avec d’abondantes larmes, orphelins à cause de la perte de leur père incomparable »…
Varenius Lupus (citoyen de Cologne, mort à 21/22 ans et 15 jours, « rompu dans sa fleur par le destin« )
Varia Restitua (mariée à un sévir) : « Je salue ce nom très doux pour moi… mon épouse très chère et qui m’a beaucoup aimée, à une femme, d’une grande retenue, exemple rare et étonnant d’une chasteté profonde…
Vitalinus Felix (vétéran de la 1ère légion puis marchand de poterie, « le plus savant et le plus fidèle des hommes, à vécu 69 ans, 5 mois et 10 jours, né un mardi, admis au service un mardi, libéré un mardi et mort un mardi ») Très original ! La mention du mardi à 4 reprises est peut-être de l’humour ou un témoignage de croyances astrologiques ?
Macon : C. Sulpicius Gallus, magistrat éduen est qualifié de « citoyen excellent et très généreux« .
Marseille :Aurelius Diokleidès (mort à 17 ans, 15 jours « né le jour de Vénus, le jour d’Aphrodite il fut enlevé »)
épitaphe d’un jeune navigateur anonyme (« moi un jeune homme… non encore marié, tout semblable par l’âge aux jeunes dieux amycléens sauveurs des marins, marin moi-même, j’éprouvais du plaisir sur les flots de la mer« )
Marsillargues : –Quintus Lollius Quintinus (« le plus doux des fils »)
Mouans-Sartoux (Antibes) : -« Détourne-toi, passant, regarde je t’en prie cette insciption et tu me plaindras. Combien trop prématurément j’ai été atteint par la mort. A 30 ans, la lumière, don le plus précieux de la vie  m’a été enlevée et seul de ma lignée, j’ai vécu sans enfant ! Ma mère a pleuré sur mon sort de misère, privée qu’elle s’est trouvée de l’honneur de ma piété. A Q. Luccunius Verus, sa mère Ratelia Secundina« .
Mougins (Antibes) : C. Valerius Valerianus (« Salut, sois en bonne santé et porte-toi bien » !)
Narbonne :Aelia Restituta (« ma très douce ame », « ma très rare et bien méritante épouse« ) @ Bellator (affranchi impérial)
C. Manlius Rufus @ Attedia Maxuma (« avec elle j’ai vécu 18 ans sans avoir rien à lui reprocher« )
C. Vilfidius Secundus « fils très affectueux » (de Vifidia Aventina), mort à 19 ans.
L. Runnius Pollio : « Je bois plus avidement que jamais dans mon tombeau, parce qu’il m’y faut dormir et demeurer pour toujours ».
-« Leggus (ou Laggus)mon fils, dors bien. Ta mère te demande de la recevoir auprès de toi« .
Marcus Aurelius Philetus (« mari excellent et bien méritant« )
Q. Onumisius Proculus (fils de Q. Onumisius Frontis et de Caelia Silvana, « jeune homme de rare valeur« )
Usulenia Lupa « très sainte femme » de Voconius Eutychianus.
Valerius Mansuetus « excellent père«  de Aquilia Viatrix.
-Deux affranchies : Gaberia Philete « très affectueuse » et  Julia Ingenua « sage et pudique ».
-Des esclaves : Caius Offilius A…estus (affranchi de Caius) : « Une terre barbare lui a donné le jour » et il  fut livré « à l’esclavage de Rome » et ses services « triomphèrent de son maître et (délivré de l’esclavage) il fut à l’abri des coups » ; « P. Novanus Aescinus repose ici avec son petit esclave » ; Primigenius « esclave très attaché à son maître et sobre« .
De nombreuses et belles épitaphes anonymes :
-« …à son excellente compagne avec laquelle il a vécu 18 ans sans que son âme eût jamais été blessée » ; 
-« Mari infortuné qu’un deuil a frappé 2 fois en un seul jour…une fille de 6 ans… et c’est à 20 ans que je fus moi-même ravie. Maître, époux, tu fus toujours pour moi un ami fidèle ; je suis heureuse de te laisser vivant et d’avoir été prise la première par la mort… Vis heureux désormais… ».
-« Puisse l’année qui vient, être plus heureuse pour toi que l’année écoulée… ».
-« Très fidèle, il a enseveli dans ce noir tombeau leurs corps qu’il a enlevés au bûcher où ils furent consumés. Leur âge pleure sur eux : ils n’eurent le temps de vivre ni pour eux ni pour leur mère ; ils n’avaient pas plus de 12 ans. Ils meurent inconnus sur une terre étrangère… ».
-« Quand tu seras morte, ce que la loi du destin rend nécessaire, puisse la cendre recouvrir tes ossements brûlés dans une terre qui t’appartienne ! Voyageur, ne profane pas un séjour sacré… ».
-« ne va pas gémir sur la cruauté de la mort : il n’a été donné ni à toi ni à nous, de vivre éternellement… ».
-« Voici ta demeure. J’y viens contre mon gré. Il y faut pourtant venir ».
-une dernière inscription s’adresse « Au Génie du patron » ! (Oui, Oui, même pour le patron ! Il s’agit en plus de sa « manifestation divine » dans le sens religieux du terme et dans le contexte de l’époque)
Un graffito (dans une auberge ? et pas très aimable pour l’aubergiste !) : « Nous avions envie de venir ici, nous avons encore plus envie d’en repartir« .
Il rappelle des graffiti semblables à Pompéi.
Nîmes :Ascanius (esclave, fait une dédicace au « Génie de notre maître Caius« , son patron -à moins qu’il ne s’agisse de Caius Caligula, le sympathique empereur ?)
Caesonia Horea (« Heureuse arrivée ! Heureux départ ! ») Comment interpréter cette curieuse épitaphe ? Le mari serait-il « heureux » du décès de son épouse ? « Débarrassé », en quelque sorte ?
C. Nemonius Plocamus (« excellent patron » de C. Nemonius Paederos)
C. Vibius Licinianus (mort à 16 ans et 6 mois, épitaphe poétique et florale écrite en grec : « Nous souhaitons que les fleurs croissent en abondance sur ce tombeau que nous venons de faire construire, qu’il n’y vienne ni ronces ni mauvaises plantes, qu’on n’y voie que des violettes, des marjolaines et des narcisses et qu’il ne naisse autour que des roses »)
Cn. Reuconius Sextinius (un questeur, « meilleur des patrons » selon son affranchi)
Cresimé (« excellente servante » de Primulus)
Domitius Tatianus (« enfant chéri que la mort cruelle a enlevé à la fleur de son premier âge : il a vécu 3 ans, 6 mois et 19 jours« )
-Iulia Antistia (« excellente sœur » de Iulia Thymelé)
Iulia Fida (« à sa mère chérie » de sa fille Titia)
-L. Iulius Agathangelus (« patron plein de mérite et de bienveillance« ). Décidément, les « patrons » semblent aimés à Nîmes !
L. Ranius Optatus est qualifié de « gouverneur (de Narbonnaise) plein d’intégrité« . Les « mauvaises langues » peuvent dire que c’est de la flatterie facile, d’autres, penser que des soupsons de corruption planent sur les autres gouverneurs… ce qui est bien sûr impossible !
Lucilia Secundilla mariée pendant 20 ans à L. Publius Atettius Saturninus (« Lucilia brille ! Adieu Secundilla ! »)
T. Carantius Daphnus (« sa femme d’une rare et exemplaire bonté »).
M. Casurius Ortensianus (« excellent frère » de Casuria)
T. Calvius Pompeianus (mort à 17 ans, 5 mois, 6 jours, « fils excellent et très regretté, jeune homme d’un rare exemple, qui ne méritait pas d’être enlevé si rapidement »)
T. Geminius Titianus (préfet des vigiles et des armes) « meilleur des maris« 
 de Mulia Epiteuxis.
Paris (Parisii) : « Destin, tu m’as enlevé (ma fille, qui) était digne absolument… à la fois enjouée et … savante, aimable, pieuse, chaste … du sort, dans le sein de la terre… »
Poitiers (Pictons) :C. Flavius Sabinus (un chevalier italien, « l’haruspice le plus distingué de son temps« ) et son fils C. Fabius Sabinianus s’adresse « au meilleur et au plus chéri des pères« .
Iulia Maximilla, (morte à 41 ans) « épouse très chère, âme bonne » d’Iulius Basileus.
Royat (Arvernes) : Biba (?) « digne épouse » de Gillus.
Saint-Hippolyte-le-Graveyron (Vaucluse) : La mort de Vinatius rend « ses parents malheureux ».
Saint-Priest (Ségusiaves) : Iulius Victorus, « petit garçon à qui la vie a été enlevée… et qui avait fait des études… ses parents très malheureux… à leur fils très regretté ».
Saint-Romain-en-Gal :-« Moi Vitalinus et Martina, père et mère frustrés de ce qui faisait notre gloire, avons consigné sur ce marbre la perte de nos enfants. Trois enfants, en 27 jours ont été déposés ici par nous: notre fils Sapodus qui vécut 7 ans et 26 jours et nos deux filles Rustica qui vécut 4 ans et 20 jours et Rusticula 3 ans et 33 jours. » (inscription tardive, sans doute du Vème siècle)
Sommières : -« Au Génie de notre Publius, Primigenus,
 son affranchi ».
Toulon (Arles)Cornelia Novella (« femme très aimante, pudique et en toutes choses très précieuse »)
Vaison-la-Romaine :Albius Lucinulus (« adolescent tout à fait admirable« , mort à 15 ans, 4 mois, 5 jours). Il ne faisait pas « sa crise » celui-là !
Antistia Pia Quintilla (flaminique des Tricastins, « excellente patronne » selon son affranchi)
Vienne :Audentius : « Jette un regard, passant, sur ce monument… afin que tu saches quel important personnage a été… (qui) parti de peu (s’est acquis) une fortune et … une célèbre gloire… doué pour l’éloquence… après avoir géré tant de fonctions honorifiques… ne sent plus le fardeau… ».
Cominia Severina (« femme très prévenante et de très grande vertu » de L. Tertinius Sextus)
Eutychès (« enfant adoré »)
Iulia Severina : « dame très respectable, épouse très chère (de  Priminius Placidus), mère très attentive, grand-mère ? adorée ». Une femme remarquable.
M. Magius Sotericus  dit Hilarius (« Bon voyage ! Bonne chance ! »)
P. Vettius Gemellus (originaire de Rome, marchand de sayons, mort à 21 ans, 8 mois, 10 jours ; « Que la terre te soit lègère ! »)
-Les jumeaux, Sextus Coelius Canus (« le blanc ») et Niger (« le noir »), questeurs puis décurions et riches évergètessont « … deux qualités exceptionnelles, leur piété envers les leurs et leur entente mutuelle… ».
-un anonyme, alumnus (adopté) : « … qu’elle a élevé comme son fils et fait instruire dans les arts libéraux, mais qui, à cause de l’iniquité d’une étoile et d’un thème astral de malheur, n’a pas profité de lui-même ni de la vie qu’il méritait… ». Il ne faut pas toujours croire aux voyantes !

SOURCES :-M.-J. Ancel : La crémation en milieu rural en Gaule Belgique romaine, thèse Lyon 3, 2010. (accessible sur internet) ; La nécropole antique des Terres Saint-Gervais, Tavaux, 39, rapport de fouilles programmées, 2012 (un cimetière de 213 sépultures avec 120 adultes, presque aucun enfants ou adolescents mais 93 nourrissons).-H. Barrand : Les pratiques funéraires lièes à la crémation dans les ensembles funéraires des capitales de cités du Haut Empire en Gaule Belgique, thèse Lyon 3, 2012. (accessible sur internet)-J.-C. Béal : La dignité des artisans, images d’artisans sur les monuments funéraires de Gaule romaine, DHA, 26/2, 2000, p 149-182.-R. Bedon, R. Chevallier, P. Pinon, Architecture et urbanisme en Gaule romaine, tome 1, p 371 à 396 (les nécropoles), Errance, 1988.-F. Blaizot : Pratiques et espaces funéraires dans le centre et le sud-est de la Gaule durant l’antiquité, Gallia, 66-1, 2009. ; F. Blaizot et C. 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Deyts : La vie quotidienne en Gaule romaine racontée en images, Dossiers d’Archéologie, 369, mai-juin 2015 (nombreux articles sur les  métiers, les vêtements, les transports, les couples et familles… visibles sur les stèles funéraires).-A-S. Vigot : Rapport de fouilles de la nécropole des Dunes, Poitiers, 2008 (sur le site OpenArchive d’Eveha).

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